François Abelanet et son jardin en tous sens

« L’anamorphose est une image projetée, déformée à un moment précis, explique François Abelanet. Je veux lui donner une nouvelle apparence, en perturber l’image, afin que nous portions sur elle un regard différent. » Son projet : à l’aide de machines à fumée et de lasers de couleurs, créer une canopée. Un plafond végétal, « comme une brume du matin », qui donnera aux spectateurs l’illusion que l’anamorphose, suspendue, flotte dans les airs.

« La force de ce projet, c’est d’être un manifeste : apprendre à regarder, à percevoir l’espace autrement. Une anamorphose n’est pas figée : c’est un paysage mental qui a besoin de vivre. Le mettre en lumière, c’est en réaffirmer la dynamique. Mais comment est-ce que ça tient ?, vont se demander les spectateurs en voyant l’anamorphose flotter dans les airs. Ça tient parce que notre esprit veut être rationnel. Il faut ôter le rationnel et le remplacer par de l’émotion… » L’émotion, maître mot de François Abelanet, est aussi celui de Zad Moultaka, dont l’installation sonore Vibrations atonales enchante le jardin éphémère depuis le 10 septembre dernier.

Rendez-vous à la tombée de la nuit, vers 19h30-20h, pour une ultime nuit dans un Jardin (ré)envoûté par François Abelanet, qui conclut joliment : « Je voulais dire au revoir. Finir en beauté. Le tapis volant s’envole ! »