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L'histoire ne se soucie ni des arbres ni des morts

Expo-dossier
  • 8 April 2017 - 11 February 2018
L'histoire ne se soucie ni des arbres ni des morts

Amener le visiteur à réfléchir sur la mise en image de l'Histoire dans le monde arabe : tel est le propos d'une sélection d’œuvres anciennes, modernes et contemporaines, toutes  issues des collections du musée de l'Institut du monde arabe.

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Iraq, 2004. Des réfugiés iraquiens kurdes se précipitent à la réunion hebdomadaire, dans le No Man’s Land, sur la frontière jordano-iraquienne. Photographie de Dalia Khamissy. IMA/Cateloy

« L’Histoire ne se soucie ni des arbres ni des morts » : ces  vers extraits du poème Le Lanceur de dés de Mahmoud Darwich, qui dit la désillusion d’une vie passée à espérer la reconnaissance et la liberté de sa terre natale, introduisent la question de la mise en image de l’Histoire dans le monde arabe : du combat singulier aux affrontements entre armées, de la résistance à l’occupant aux luttes intestines, du terrorisme aux révolutions des sociétés civiles.
Une sélection d’œuvres anciennes, modernes et contemporaines des collections du musée montre comment cette mise en image a évolué et s’est diffusée.

Dia Azzawi, Le Chant du corps, 1979. Dia Azzavi, « Le Chant du corps », 1979. poèmes de T. Ben Jelloun, M. Darwich et Y. Al-Sayegh. Sérigraphie tirée sur papier, 65x65 cm. Musée de l'Institut du monde arabe. Philippe Maillard

Contrairement à la peinture d’histoire qui s’est développée en Europe à compter de la fin du Moyen Âge, il faut dans le monde arabe et musulman attendre le XVIe siècle, avec l’extension de l’Empire ottoman et le règne des empereurs moghols en Inde, pour rencontrer des représentations d’évènements contemporains. Auparavant, la peinture se cantonne dans les copies manuscrites d’épopées mettant en scène des héros chevaleresques. Ces images demeurent seulement accessibles à la cour des souverains qui commanditent des manuscrits à la gloire de leur règne.

Dans le deuxième tiers du XXe siècle, les artistes du monde arabe, confrontés à l’art moderne de l’Occident, recourent à des techniques jusque-là ignorées par les arts traditionnels : peinture de chevalet, sculpture, estampe, photographie, caricature… Il ne s’agit dès lors plus de chanter les héros mais de témoigner des ravages des conflits. Les artistes donnent de l’Histoire la vision des victimes avec le dessein que ces images, plus largement diffusées, réveillent les consciences.

L’une des raisons d’être des arts n’est-elle pas de rappeler à l’Homme la meilleure part de lui-même et son rôle dans la construction d’un monde harmonieux ?           

Bagdad, Bunker d’Almeria, 1998. Photographie d'Yves Gellie. IMA/Cateloy

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